Est-il intéressant de confier un rôle de prescripteur au pharmacien ?
Une étude a identifié 3 bénéfices au modèle de prescription indépendante par l'intermédiaire des pharmaciens : l'amélioration de l'accès aux soins, la réduction de la charge de travail des médecins et la réduction des coûts pour le système de santé.
Dans de nombreux pays à revenu élevé, l'accès des patients aux soins primaires devient plus difficile. En raison de la pénurie de professionnels et de l'augmentation constante des besoins et des demandes de consultation, obtenir un rendez-vous médical devient difficile et les délais augmentent. Pour limiter ce problème, plusieurs pays ont expérimenté différents modèles de prescription indépendante par l'intermédiaire des pharmacies.
Une équipe franco-canadienne a analysé la contribution de la prescription indépendante par les pharmaciens d'officine (PIP) dans les soins primaires. Afin d'avoir une vue d'ensemble, cette étude s'est concentrée sur les patients (niveau micro), les organisations (niveau méso) et la société (niveau macro).
A partir de trois bases de données (Medline, Scopus et Embase), ces chercheurs ont réalisé une revue de la littérature et ont retenu les articles publiés après 2000, rédigés en anglais ou en français, relatifs à la prescription indépendante par les pharmaciens communautaires (efficience ou efficacité de la PIP). La recherche a initialement retenu 2802 articles, ramenés à 1062 après suppression des doublons. Finalement, 13 études ont été incluses dans l'examen de la portée de ce type de service en pharmacie.
Résultats ?
En tant que prescripteur indépendant, le pharmacien d'officine peut améliorer l'accès des patients aux soins primaires, en réduisant les délais de traitement (niveau micro). En outre, la sécurité des patients est maintenue et leur qualité de vie est améliorée. Le fait de donner au pharmacien un rôle supplémentaire contribue à réduire la charge de travail des médecins et facilite ainsi l'accès aux soins (niveau méso). Enfin, le modèle PIP semble être rentable pour la société et permet d'éviter les consultations médicales (niveau macro).
"Cette étude met en évidence la valeur potentielle et la pertinence du rôle de prescripteur indépendant des pharmaciens. Le modèle PIP a été fréquemment décrit pour les affections mineures, mais il peut également être intéressant pour les maladies chroniques. Les avantages pour la société se font sentir à tous les niveaux : micro, méso et macro. Le bénéficiaire de ce service reste le patient, pour lequel l'accessibilité est améliorée et les délais de consultation sont réduits", concluent les auteurs dans le Journal of American Pharmacists Assocation.
