La vaccination antigrippale par le pharmacien n'est plus limitée dans le temps
Le droit des pharmaciens d'administrer le vaccin contre la grippe en officine est désormais permanent, après le vote à la Chambre d'un projet de loi contenant cette disposition, se réjouit l'Association pharmaceutique belge (APB). Cette autorisation n'était que temporaire jusqu'ici.
La possibilité pour les pharmaciens d'administrer des vaccins antigrippaux à leurs patients existe depuis 2023. Elle a été mise en place afin de tenter d'enrayer la tendance à la baisse de la vaccination. Cette mesure était, depuis lors, limitée dans le temps. En novembre 2024, elle avait ainsi encore été prolongée pour un an.
Le rôle de vaccinateur est dorénavant définitivement ancré dans la législation, salue l'APB. Les citoyens qui le souhaitent pourront désormais se rendre chaque année dans leur pharmacie pour recevoir le vaccin contre la grippe.
Plus d'une vaccination antigrippe sur quatre en officine
Près de 290.000 vaccins antigrippaux avaient été administrés en pharmacie entre l'automne 2023 et le début 2024. Au cours de la dernière saison, il y en a eu plus de 509.000, soit plus d'un quart des vaccins délivrés en Belgique contre la grippe. À Bruxelles, les pharmacies ont même réalisé plus de quatre vaccinations antigrippales sur dix, pointe l'APB. Selon l'APB, la tendance est particulièrement marquée chez les 50-65 ans et chez les personnes plus jeunes, souvent moins enclines à consulter régulièrement un médecin généraliste.
Le Conseil Supérieur de la Santé recommande la vaccination contre la grippe saisonnière en Belgique aux personnes âgées de 65 ans et plus, aux résidents en maison de repos ou autre institution de soins et aux femmes enceintes, quel que soit le trimestre de la grossesse. Le vaccin est aussi préconisé pour les personnes souffrant de troubles immunitaires ou de maladies chroniques (sous-jacentes), pour celles ayant un indice de masse corporelle supérieur ou égal à 40, pour les enfants de 6 mois à 18 ans sous traitement prolongé à base d'aspirine et les travailleurs du secteur des soins de santé. Enfin, il est conseillé de se vacciner pour les personnes vivant sous le même toit que des personnes à risque ou des enfants de moins de 6 mois dont la mère n'a pas été vaccinée contre la grippe pendant la grossesse.
La Vaccicard approuvée en commission
Le texte avait été adopté en troisième et dernière lecture par le gouvernement, le 13 novembre dernier. Il doit encore être soumis au vote du parlement réuni en séance plénière avant d'entrer en vigueur en janvier prochain, selon l'exécutif.
Toutes les données vaccinales seront alors centralisées dans un coffre-fort numérique sécurisé, mettant fin à la version papier du carnet vaccinal. L'accès aux données sera strictement réglementé, conditionné par le consentement du patient et une relation thérapeutique.
Les données seront conservées jusqu'au décès du patient, et les données anonymisées pourront être exploitées pendant 30 ans à des fins statistiques et scientifiques, a rappelé durant les débats le ministre wallon de la Santé, Yves Coppieters. Dès janvier 2026, les vaccinateurs ou leurs délégués encoderont systématiquement les informations vaccinales (type de vaccin, date, lieu, etc.) via la plateforme ou leur logiciel intégré. Une période transitoire de 12 mois est prévue pour permettre aux professionnels et aux fournisseurs de logiciels de s'adapter.
