À Brussels Expo, ce jeudi
6.674 candidats attendus au concours de médecine et dentisterie

C’est ce jeudi 28 août que se déroule la troisième édition du concours francophone d’entrée en médecine et dentisterie. Ils devraient être 6.674 candidats à rallier Brussels Expo, dès potron-minet.
1.469 de plus que l'an dernier
C’est ce jeudi que se déroule la troisième édition du concours d’entrée en médecine et dentisterie pour la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB).
À la date de clôture des inscriptions (10 juillet), on comptait un peu plus de 7.700 candidats potentiels, soit 50 % de plus que l’an dernier (et +75 % par rapport à la première édition en 2023).
Ces candidats pouvaient toutefois se désinscrire jusqu’au 13 août, et pas mal l’ont fait : ils devraient finalement être 6.674 (quasi 1.500 de plus qu'en 2024) à Brussels Expo, jeudi, où ils sont attendus dès 7h30.
1.648 admissibles aux études en FWB
Énorme succès, donc. Et, plus que jamais, beaucoup d’appelés pour peu d’élus… Mi-juillet, la ministre Élisabeth Degryse (Enseignement supérieur et Ministre-président de la Communauté française - Les Engagés) annonçait le nombre d’étudiants admissibles pour cette rentrée académique 2025-2026 : 1.648 (dont 247 non-résidents). Soit moins d’un participant sur quatre potentiellement, répartis en 1.462 étudiants en cursus de médecine et 186 en dentisterie.
L'an dernier, 57 candidats en filière médecine
ont obtenu une note globale entre 120 et 160 (cote sur 160)
Un quota relevé (+128 places) par rapport à l’an dernier : + 116 médecins et + 12 dentistes. Lors des deux éditions précédentes du concours, on dénombrait un peu plus de 80% de candidats se destinant à la médecine et (donc) un peu moins de 20% pour la dentisterie.
Les auditoires de médecine se féminisent-ils toujours autant ? Les femmes étaient toujours majoritaires parmi les admis, l'an dernier, avec 59 % (+5 % par rapport à 2023).
Quel âge ont les candidats ? La moitié ont 18 ans voire moins,
un quart ont 19 ans, 11 % ont 20 ans et 14 % sont âgés d’au moins 21 ans (chiffres 2024).
Si l’on s’attarde encore un peu sur les chiffres, l’an dernier, le jury avait délibéré sur près de 80 % du nombre d’inscrits et, parmi les 1.520 admis, 271 lauréats (soit 18 %) avaient déjà présenté le concours l’année auparavant. L’Ares, qui organise l’événement, avait alors enregistré sept « non-respect des consignes » (euphémisme pour « suspicion de fraude »).
Fini de rembourser les frais d’inscription
Autre changement, cette année : le non-remboursement des frais d’inscription en cas de participation effective au concours (modification du décret du 29 mars 2017) : le remboursement est désormais uniquement d’application en cas d’annulation et ce, jusqu’à dix jours ouvrables avant le concours.
Quelque 300 "pions" mobilisés pour l'événement
Trois personnes par bloc de 70 candidats surveilleront le concours jeudi, soit près de 300 personnes mobilisées pour l'événement, qui nécessite également pas mal de moyens technologiques.
À ces surveillants, il faut ajouter les deux salariés à temps plein à l’Ares qui gèrent l’événement tout au long de l’année, un jury de dix personnes et « quelques experts intervenant à différentes étapes du processus », précise Antoine Dutry, chargé des relations extérieures à l’Ares.
France, Maroc et Cameroun dans le "Top 3" des non-résidents
Les candidats non résidents en Belgique représentent désormais 15 % du nombre d’admissibles, fixé chaque année par quota par le gouvernement de FWB (au lieu de 30 % jusqu’en 2022).
Les Français représentent la majorité d’entre eux : 56 % l’an dernier en filière médecine (et 79 % en dentisterie), ils sont suivis de personnes venues du Maroc (14 % en médecine), puis du Cameroun (7 %). Parmi les admis en médecine en 2024, on comptait 101 Français, 46 Marocains et 14 Camerounais.
Historiquement...
Pour rappel, c’est en 2023 que l’examen d’entrée a laissé place au concours en Fédération Wallonie-Bruxelles. L’examen était, lui, organisé depuis l’été 2017. Jusqu’à sa dernière édition, en 2022, deux sessions avaient lieu, en juillet puis en août (beaucoup de recalés de juillet se représentant à la deuxième épreuve). On comptait cette année-là 869 réussites. Les femmes représentaient deux tiers des participants, mais les hommes étaient quasi quatre fois plus nombreux parmi les « élus ».
Le concours diffère-t-il beaucoup de l’ancien « examen » ?
Oui. Pour rappel également, il ne comporte plus « que » 2x40 questions QCM au lieu de 2x60, et six matières au lieu de huit à l’époque : les matières scientifiques sont, logiquement, toujours présentes (chimie, biologie, physique, mathématiques), mais il n’y a plus que deux matières dites « relatives à la communication » (capacité à communiquer) et à « l’analyse critique de l’information » (capacités de raisonnement) - « éthique et empathie » ne sont plus des matières disjointes.
Par ailleurs, seuls les candidats classés (classements distincts pour les deux filières) en ordre utile par rapport au nombre de lauréats admissibles peuvent débuter les études et ce, dans l’université de leur choix. Il n’est pas possible de connaître les chiffres par université francophone, l’Ares préférant « éviter toute forme de mise en concurrence entre les établissements », nous explique-t-on.
Beaucoup de Flamands ?
Enfin, le concours d’entrée peut être présenté sur deux années académiques différentes, maximum, sur une période de cinq années. Des candidats flamands malheureux au concours dans leur propre Région tentent-ils leur chance en FWB ? « Les données collectées ne permettent pas d’identifier les motivations individuelles » des participants, répond l’Ares.
Notes : quelques 20/20... sauf en communication
Autre différence avec l'ancien examen, les notes ne sont plus utilisées comme critère d’exclusion, mais bien comme base de classement global sur 160 points. À l’époque de l’examen, il fallait obtenir une moyenne d’au moins 10/20 pour chacune des deux parties, et un minimum de 8/20 pour chacune des huit matières.
Certains candidats brillent-ils tout particulièrement ? "Il est délicat de qualifier certaines notes 'd’exceptionnelles' sans risquer une interprétation erronée", freine l'Ares. "Un candidat peut obtenir une note élevée, tout en ayant un échec marqué dans une matière, ce qui complexifie l’analyse."
Lors de l'épreuve 2024, au moins un candidat a eu 20/20 dans chaque matière, sauf en capacité à la communication où le maximum fut 57,33/60. Par ailleurs, vu qu'il y a des points négatifs (qui diminuent les scores), certains candidats peuvent avoir moins de zéro dans certaines branches.
Voici la note moyenne dans chaque matière (2024) :
- Biologie : 4,89/20
- Chimie : 3,84/20
- Physique : 3,57/20
- Mathématiques : 3,43/20
- Capacités de raisonnement : 6,88/20
- Capacité à communiquer : 39,12/60
Ce que l'on sait également du classement en ordre utile (2024) :
- 1,6 % des candidats en médecine (soit 57) ont obtenu une note entre 160 et 120 ;
- 30,4 % (soit 1.075 personnes) une note entre 120 et 80 ;
- 68 % (2.409 étudiants) une note de moins de 80.
"La moyenne est tributaire à la fois de la difficulté de l'examen et des connaissances et de l'investissement des étudiants", souligne l'Ares. On ne peut donc conclure que certaines années sont de "meilleurs crus" que d'autres. Lors de la première édition du concours en 2023, seuls cinq candidats avaient obtenu une note entre 160 et 120.
À noter que le jury travaille pour le moment à une analyse métrologique du comportement des épreuves durant les trois premières années d’existence du concours.Objectif: dégager de premiers éléments d’analyse de sa valeur, et "fixer un cadre évaluatif permanent", conclut le Pr Bernard Harmegnies, président du jury.