Comment prévenir et traiter le mal des transports ?
Nausées, vomissements, vertiges, pâleur, sueurs froides… voire bâillements, céphalées, perte de concentration et somnolence… Une personne sur trois souffre du mal des transports.
La cinétose résulte d’un conflit entre les informations sensorielles perçues par l’oreille interne et celles captées par les yeux lors de déplacements en voiture, bateau, avion ou train. Les premiers visés sont les enfants (2 à 12 ans), la sensibilité à ce trouble diminue en effet avec l’âge et au gré des expositions répétées aux situations qui le déclenchent.
Au comptoir, « l’information et les conseils non médicamenteux (voir ci-contre) ont toujours la préférence par rapport aux médicaments, surtout chez les enfants », insiste le CBIP (Centre belge d’information pharmacothérapeutique) qui a actualisé ses informations relatives aux voyages et au mal des transport en 2023 [*].
Options thérapeutiques
Si les mesures non médicamenteuses sont insuffisantes, quelques médicaments seront utiles, principalement en prévention.
Parmi eux, les antihistaminiques H1 sédatifs pourront être proposés en prévention aux personnes sujettes au mal du voyage. En Belgique, trois spécialités à base de cinnarizine, diménhydrinate et méclozine ont cette indication dans leur RCP. Le NHG (NHG-Richtlijnen) ajoute la cyclizine, disponible chez nous sous forme de chlorhydrate pour préparation magistrale. La revue Cochrane sur laquelle est basée cette révision n’a pas trouvé d’études relatives au traitement de ce trouble.
Ces médicaments ne doivent être utilisés qu’exceptionnellement chez l’enfant, précise encore le CBIP : « en cas de plaintes sévères, lorsque les mesures non médicamenteuses sont insuffisantes, et toujours d’abord à l’essai. Ils ne peuvent pas être administrés à des enfants de moins de 2 ans. »
La scopolamine transdermique (non disponible en Belgique) peut être proposée à l’adulte, en prévention, pour les voyages de longue durée.
Le Centre du médicament souligne que « les bénéfices de ces médicaments doivent toujours être mis en balance avec leurs effets indésirables, surtout la sédation et les effets anticholinergiques. » Et particulièrement chez les enfants et les personnes âgées.
À côté, on vante parfois les propriétés antiémétiques du gingembre qui n’est disponible que sous forme de complément alimentaire. Le CBIP indique cependant que « les preuves disponibles ne permettent pas de se prononcer sur son efficacité. »
*Folia Pharmacotherapeutica, mai 2023 - Voyages: mal des transports
www.cbip.be
Conseils préventifs
- Minimiser les mouvements de la tête et du corps, éventuellement avec un oreiller ou un appui-tête
- Choisir la partie la plus stable du véhicule, à l’avant de la voiture/bus, près des ailes de l’avion, au milieu du pont arrière d’un navire
- Regarder l’horizon
- Éviter de lire et d’utiliser un écran
- Respirer de l’air frais, tranquillement
- Éviter d’avoir trop chaud
- Se détendre, écouter de la musique
- Mâcher du chewing-gum
- Éviter les repas copieux et la consommation d’alcool avant ou pendant le voyage
- Signaler qu’une accoutumance s’installe après quelques jours lors de voyages de longue durée
www.cbip.be
Cybercinétose
Dans le monde virtuel aussi, les personnes sensibles peuvent ressentir des sensations de nausées et de vertige. Quand on porte un casque de réalité virtuelle, l’environnement bouge alors que le corps reste immobile, il y a un décalage entre ce qu’on ressent de son positionnement spatio-temporel et ce qu’on en voit, qui s’explique par une certaine latence entre les gestes et leur traduction dans l’univers simulé.
Cette situation se produit également lors de la vision d’un film en 3D au cinéma. Certains y sont plus ou moins sensibles alors que d’autres ne ressentiront aucun effet de type mal des transports dans ces mises en situation.
M.V.
Référence:
www.sciencesetavenir.fr, 30 janvier 2023.
